Face Ă ce que les Anciens nommaient le tragique, Ă savoir lâexistence de la mort et du mal, lâhomme a dĂ©veloppĂ© deux attitudes antagonistes : une confiance absolue en la capacitĂ© de lâhomme Ă rĂ©soudre les problĂšmes de la nature (lâutopie) et la conviction que rien ne pourra changer (le nihilisme). Ces deux mouvements ont coexistĂ© et se sont respectivement affirmĂ©s au cours de lâhistoire.
Aujourdâhui, la sociĂ©tĂ© opĂšre un profond retour Ă une attitude nihiliste : les totalitarismes meurtriers quâont Ă©tĂ© le nazisme et le communisme, la prise de conscience des limites de la science et la perte de confiance en la politique ont fait sombrer la sociĂ©tĂ© dans une Ă©norme dĂ©pression. Pour oublier ce qui lâinterpelle, elle se jette dans le prĂ©sent avec la surconsommation, la drogue, le virtuel : elle se vide la tĂȘte.
Ce retour au nihilisme nâest toutefois pas dĂ©pourvu dâespoir car il a lâavantage dâĂȘtre lucide. Câest en regardant la rĂ©alitĂ© et non plus ses rĂȘves que lâhomme pourra transformer les choses.
La confĂ©rence a Ă©tĂ© donnĂ©e Ă l’UniversitĂ© Victor Segalen Bordeaux 2 dans le cadre du cycle de confĂ©rences “L’invitĂ© du Mercredi” / Saison 2003-2004 sur le thĂšme “Demain”. Service culturel UniversitĂ© Victor Segalen de Bordeaux 2 / DCAM /
 Entre utopies dangereuses et postures nihilistes, y a-t-il une place pour lâespoir ?